L’église

L’église Saint-François d’Assise est située à flanc de colline en contrebas des tours d’habitation de la Place-des-Fêtes, entre les rues du Général-Brunet et de Mouzaïa. Son clocher à double toit domine un quartier de villas, petites maisons d’artisans édifiées dès la fin du 19e siècle sur des carrières de gypse désaffectées, comme pour le parc des Buttes-Chaumont tout proche.

En 1910, au 31 de la rue du Général-Brunet, une chapelle dédiée à Notre-Dame-du-Sacré-Cœur accueillait déjà des paroissiens de Saint-Jean-Baptiste de Belleville. C’est dans ce quartier, alors en pleine expansion, que le diocèse décida de créer une nouvelle paroisse et acheta en 1913 un terrain à proximité pour y construire une église ouvrant rue de Mouzaïa avec, au niveau inférieur, une chapelle accessible par la rue du Général-Brunet.

Les travaux commencés en 1914, arrêtés par la guerre, reprirent en 1919. En 1921, la chapelle du niveau inférieur était inaugurée sous le vocable de Saint-Landry.

L’architecte Auguste Courcoux (1871-1956) reprit les travaux de l’église supérieure entre 1924 et 1926 sur les plans de son frère Paul, mort en 1921. Elle fut dédiée à saint François d’Assise, autant en réponse au vœu du diocèse qu’une église porte ce nom à Paris qu’à celui du tiers ordre franciscain qui collectait déjà des fonds dans ce but.

L’architecte Wandrille Thieulin fut chargé du réaménagement du chœur en 2004.

A l’extérieur, l’entrée est perpendiculaire à la nef de l’église afin que celle-ci soit orientée vers l’est, point d’apparition de la lumière du jour, symbole du Christ ressuscité. Une porte en verre incite à monter les marches et laisse entrevoir d’élégantes grilles en fer forgé qui donnent accès à l’ancien baptistère et à la tribune de l’orgue.

A l’intérieur, très lumineux, la nef sous une charpente en ciment armé imitant le bois contraste avec le chœur à fond plat recouvert d’une mosaïque à grosses tesselles réalisée en 1930 par l’atelier Mauméjean5 sur un carton du peintre, fresquiste et mosaïste Charles Bouleau (1906-1987).

Au premier plan, saint François et Dame Pauvreté sont représentés au pied du crucifix rappelant celui de l’église Saint-Damien. Saint François reçoit les stigmates, à genoux devant l’Evangile posé à terre et ouvert sur les mots Beati pauperes tirés du sermon de Jésus sur la montagne (Mt 5, 3).

Au second plan, figurent saint Louis et sainte Elisabeth de Hongrie à gauche, saint Bonaventure et sainte Claire à droite. La Vierge Marie et saint Jean, plus petits, entourent le Christ cloué sur une croix cernée de feuilles d’or. L’invocation S[a]n[ct]e Francisce ora pro nobis, suivie des mots Pax et Bonum, est écrite sur la bordure de lauriers qui entoure la fresque et est dominée par un soleil, Frère Soleil cher à François.

Sur l’arc du chœur, une fresque met en relation des scènes de l’Evangile et de la vie de saint François (Fioretti). Au-dessus, face à la nef, entouré des symboles des quatre évangélistes, le Christ en majesté présente François à la vénération des fidèles. Des anges glorificateurs portent des phylactères, banderoles sur lesquelles sont inscrits les noms des vertus fondatrices de l’ordre franciscain : Humilité, Chasteté, Pauvreté, Charité. Ces fresques ont été peintes en 1945 par Charles Bouleau lors de la réparation des dommages subis pendant la guerre.

L’ancien autel, adossé au mur du chœur, est orné de mosaïques d’inspiration byzantine avec des paons en bas-relief, symboles de Résurrection pour les premiers chrétiens. En 2004, le maître verrier Florent Boissonnet réalisa en verre fusionné, l’ambon et l’autel encastrés dans un podium en chêne clair en forme de mandorle.

Dans les bas-côtés, les vitraux proches du chœur sont consacrés à la Trinité (nord) et au Cantique des Créatures (sud). En 2012, ceux d’une ancienne chapelle parisienne ont été remontés dans les autres baies.  Au nord, deux groupes d’anges en adoration encadrent la Trinité. Puis saint Antoine de Padoue et sainte Colette entourent saint François louant Dieu et la Création. Au sud, se succèdent des disciples de saint François d’Assise. Depuis le chœur : saint Bonaventure, saint Joseph de Cupertino et saint Felix de Cantalice ; les bienheureux Agathange de Vendôme et Cassien de Nantes, saint Fidèle de Siegmaringen et le bienheureux Apollinaire du Japon.

En 1976, l’Institut Saint-Serge a offert l’icône au thème oriental du bas-côté nord : la Mère de Dieu à l’Enfant en prière. Celle du bas-côté sud, écrite par Catherine Gaboriau en 2004, s’inspire d’une fresque du sanctuaire italien de Subiaco. A côté le Saint François au loup de Gubbio a été sculpté par Michel Coste en 1991 dans un style dépouillé. En 2000, le Chemin de croix, en papier découpé a été réalisé par un paroissien artiste, Pierre Avon. Le Christ porte le patibulum, la barre transversale de sa croix.

Au-dessus du narthex, on retrouve les tonalités de la fresque, de la mosaïque et des vitraux dans le buffet de l’orgue construit par Bernard Cogez en 2008. Sa disposition rappelle celle de certains orgues baroques dont il avoisine la sonorité. Ses dix-huit jeux autorisent la plupart des pièces du répertoire moderne. Des œuvres d’Olivier Messiaen (1908-1992) en relation avec François d’Assise ont été jouées juste après son inauguration. Dans l’ancien baptistère, une création des ateliers Duchemin présente l’envol d’une colombe sur fond bleu, symbole de l’Esprit Saint. Elle invite à la paix.

Typique de l’architecture religieuse parisienne de l’entre-deux-guerres, cette église claire et simple porte le message de saint François d’Assise à notre temps.

Horaires d’ouverture de l’église :

du lundi au samedi : 8h00-19h00 * dimanche : 9h00-19h00

Dépliant de visite en français 

 Botzaris, Danube BUS 48 – 60